MSP par les voies et voix de la re-création communicationnelle
corps, espace, société, soin, langage
Je suis artiste, poète, performeuse, actuellement en formation et en poste MSP (médiat.rice.eur de santé-pairs*). Ma mission consiste à porter l'idée d'un rétablissement possible auprès des personnes que j'accompagne (ma simple survie suffit à déclencher l’icône-effigie), au sein de structures qui n'ont pas nécessairement le temps d'essayer d'y croire.
Depuis quelques années, j'explore hacke et exploite mes propres données médicales sous le blaze-avatar SNG**, à des fins aussi bien de coming-out et de digestion d'un parcours de vie que de recyclage et de réappropriation poétique, publique et immodérée de données personnelles issues de mon propre dossier patient (l'intime est universellement transmissible).
Je revisite les mondes du vivant, des sciences, de la santé et la société, sous des angles multiples (écriture, poésie sonore, slam, dessin/illustration, bande dessinée, blog, peinture/fresque, design textile/décor, danse, musique, improvisation/théâtre, vidéo-conférence, dispositifs participatifs), de la vulgarisation au militantisme, en passant par l'auto-dérision, l'exposé scientifique, l'humour, la poésie, l'absurde, le manifeste, etc.
Les outils et dispositifs interactifs que je crée dans le cadre de ma propre auto-thérapie - aussi le moyen que j'ai trouvé pour entrer en relation avec un tiers - sont voués à être largement diffusés et à la réappropriation par chacun.e, selon son itinéraire et désirs à (re)prendre les rênes de sa vie.
SNG (Natacha)
* un.e ancien.ne usager.e des services de santé mentale qui se forme à l'Université et est en parallèle en poste dans une structure pour transmettre et mettre en application ses savoirs expérientiels de malade/ouf...
** sonde naso-gastrique
Journal MSP (bourré de dessins)
Autocitations
"Je
pense incarner une boîte à outils vivante, bâtie et alimentée par
une expérience de vie minée d'aléas et d'épreuves que j'ai pu
surmonter et qui valide ma capacité à livrer ce récit et ce
parcours sous des formes qui deviennent des moyens, dont d'autres
personnes en situation semblable ou proche peuvent s'emparer ou
s'inspirer pour (re)prendre les rênes de leur existence, de leur
santé et être acteur de leur vie future. Ma formation actuelle à
Paris 13 vise à utiliser judicieusement ces savoirs, avec une forme
de parcimonie agrémentée de tact." (QU'EST-CE QU'IL Y A DANS MA
BOÎTE À GANTS ?, SNG, 2020)
"Mon
désir d'exercer en tant que MSP nourrit le complot de mon
infiltration des institutions, bienveillance et vigilance sous le
coude, pour repérer ce qui n'a pas lieu d'avoir lieu, donner la
parole aux usagers, ouvrir les portes, les murs et multiplier les
témoignages grâce aux outils numériques, afin que les situations
de maltraitances soient connues, afin d'être prévenues et empêchées
plutôt que relatées après coups. Affirmer les droits des usagers
et les miens revient donc à concrètement m'engager sur un terrain
avec mon vécu et le temps à y octroyer, au cœur d'établissements
où règne l'ordonnance de l’urgence et du rendement, le dénuement
d'humanité entretenant la dysfonction plus générale d'une société
malade. J'emploie depuis de nombreuses années les médiums
artistiques pour témoigner, alléger, comprendre mon histoire, mais
aussi pour prévenir, vulgariser, militer, informer un tiers sur ce
qui se passe au sein du monde de la santé, ainsi permettre de
fluidifier les soins, de travailler en collaboration et en confiance
patient/soignant de rééquilibrer les rapports de force et de
prendre concrètement soin des gens." (« NOS DROITS, DESSEIN
D'ACTES DIGNES », SNG, 2020)
"Le
rétablissement ne saurait s'auto-féconder. Il découle d'un état
précédent et recouvre, selon son champ d'expression, des formes
variées allant de la réhabilitation à une forme antérieure au
rééquilibrage post-demi-looping (voir en annexe p.8 les différentes
définitions du Rétablissement par le CNRTL, annotées par mes
soins)." (JE N'AURAI PAS LE TEMPS (DE TOUT FAIRE), SNG, 2019)
"La
légitimité de ces savoirs se base sur la faculté à porter
l'espoir, à incarner - par sa simple survie, puis son action
concrète - le rétablissement ou la vie après et avec la maladie,
ainsi nager dans l'espace des possibles et entraîner avec soi tous
ceux qui n'oseraient se mouiller ou prétendraient ne pas savoir
nager, qu'on leur ait inculqué des croyances telles au sein même
des structures de soin, ou encore qu'il s'agisse d'une fabrication
mentale tout droit issue de l'imaginaire de ceux-là."(INCORPORER ET
ARTICULER EN CONSCIENCE LES DIFFÉRENTES STRATES DE SES SAVOIRS
EXPÉRIENTIELS, SNG, 2019)
"Pour
avoir largement exploré et exploité mon propre dossier-patient
comme support et dispositifs spécifiques à détourner dans ma
démarche artistique, j'ai pu l'aborder et le proposer à la revisite
par divers versants, l'humour, la poésie, l'auto-dérision,
l'absurde, le militantisme, la vulgarisation, puis une observation
obsessionnelle et minutieuse des systèmes sociaux, politiques,
cliniques. J'apprends sur moi, je prends sur moi aussi en fabriquant
mes armes, me réveille patiente experte missionnée à proposer en
partage cette artillerie du rétablissement d'un autre genre." ([p]Rendre la parole, SNG, 2020)
"Mon
jury m'interrogea sur ma légitimité, en quoi, ma parole l'était
plus que celle d'une personne lambda, sans ce parcours clinique
d'envergure. Je me référai à Artaud qui exprimait ce même désir
de se faire entendre dans ses carnets d'asile, puis la préciosité
du savoir expérientiel, notamment pour les accompagnants dans le
soin, la maladie, les proches qui ne comprennent pas bien la personne
en souffrance." (ENGAGEMENT DES PATIENTS DANS LE SYSTÈME DE SOINS
« On provoque ce qu'on va raconter pour le vivre », SNG, 2020)
"Le
militantisme n'a pas lieu qu'en structure fermée, il s'étale dans
toute ma vie, dans les scènes du quotidien, je suis une femme,
artiste, mon combat est au moins double, je suis une patiente en
santé mentale, une rescapée, une lanceuse d'alerte, il quintuple,
et puis, à mesure que je m'exprime publiquement et à voix haute, il
en va de porter la parole des individus qui ne l'ont pas et qui
souffrent, les minorités, les personnes défavorisées, les
interné.e.s maltraité.e.s, etc. Au-delà de mon propre engagement,
je soutiens et nourris des pair.e.s qui n'ont pas nécessairement les
clés et codes pour agir, soit une bombe à retardement d'ustensiles
au rétablissement. Je me doute que cette posture sur le terrain
pourra m'attirer tout un tas d'ennuis, laquelle a déjà contribué,
en 2017, à ce que je n’intègre pas la formation MSP. Mon
militantisme et une haine encore bien perceptible des services de
soin avaient à l'époque rebuté l'équipe avec laquelle je
m’entretenais, la même qui toutefois a retenu ma candidature en
2019, m'embauchant à même l'entretien de recrutement. Comme quoi,
j'ai dû apprendre à me contenir et ai progressé dans l’éloquence,
le tact, la justesse et la mesure. Je pense aussi que ma tempérance
s'est brodée grâce au slam et à la poésie sonore, que je pratique
ces dernières années et qui m'ont permis de retourner au contact
des gens." (JE SUIS UNE WARRIOR - JE REFORMULE - JE SUIS MILITANTE,
SNG, 2019)
"En
regard aux mouvements sociaux récents du côté des femmes
maltraitées et/ou abusées par un tiers dans le monde professionnel
cinématographique (entre autres) sous le signe du silence, je serais
presque tentée d'annoncer qu'au titre de médiatrice de santé-pairs,
j'incarne l'Adèle Haenel du terrain de la santé mentale. Mon
confort n'est pas tant matériel pour y prétendre mais plus le fruit
d'aptitudes croissantes dans l'exercice de l'éloquence native et
percutante, du recul et de la lucidité avec lesquels j'appréhende
aussi bien mon parcours de malade et de rétablissement que la
manière dont j'entrevois les failles et potentielles pistes de
« réparation » des structures et protocoles
d'accompagnement en santé, dans une énergie collective et
transdisciplinaire. Cette aisance se confirme dans la libre
expression de l'intime et donc politiquement engagée, en me mettant
personnellement à nu comme le cobaye - à peine sacrifié - et
exemple pour amorcer l'énonciation de problèmes et les clés que je
pense détenir pour les résoudre, grâce notamment à des pratiques
artistiques à impact réel sur ma santé, mon environnement, mon
cercle de proches, dans l'espace numérique, aussi à fort pouvoir
communicationnel et cosmopolite. Je m'engage donc à poursuivre la
dérobe de cette parole, au nom et condition de pair.e.s en retrait
ou dans l'impossibilité, afin de porter le projet qui nous unit vers
l'objectif commun d'une société plus humaine et solidaire, qui
appréhende plus équitablement ses citoyen.e.s et veille à leur
bonne santé et qualité de vie au long cours." (JE SUIS UNE WARRIOR -
JE REFORMULE - JE SUIS MILITANTE, SNG, 2019)
"Il
est intéressant voire très utile de découvrir et de préciser les
outils d'expression qui nous façonnent, qui nous procurent du
bien-être, aussi de les inclure dans nos activités de la vie
quotidienne. Cette plage de liberté est l'espace des possibles, du
rêve, l’endroit où dessiner des objectifs personnels, des projets
futurs, se rencontrer." ([p]Rendre
la parole, SNG, 2020)
"L'engagement
d'une personne usagère des services de soins, en collaboration avec
une équipe de professionnels du soin, à des fins d’amélioration
de l'accompagnement d'usagers « pairs » comporte des
effets qui peuvent contribuer au rétablissement de celle-là, dans
la mesure où opère une prise de recul sur soi, son parcours de soin
et ses difficultés, puis la capacité à transformer ses échecs,
ses étapes constitutives d'une voie vers le rétablissement, ses
interactions avec des professionnels, des pairs, des intervenants
alternatifs, enfin la mobilisation plus ou moins consciente de ses
savoirs expérientiels pour en faire des outils et des connaissances." (ENGAGEMENT DES PATIENTS DANS LE SYSTÈME DE SOINS « On
provoque ce qu'on va raconter pour le vivre », SNG, 2020)
"Pour
avoir régulièrement intégré des équipes de travail et de
recherche pluridisciplinaires, par exemple dans les champs conjoints
arts/sciences du vivant, santé/social, philosophie/poésie, je ne
peux que valider l'intérêt d'une exploration horizontale et la
complémentarité de modes d'analyse, d'enquête et de raisonnement a
priori incompatibles, le plus souvent inattendus et qui créent des
alchimies inédites. Ainsi, ces croisements de champs de compétences
nous permettent d'inventer et d'élaborer de nouvelles voies à
emprunter vers la résolution d'énigmes ou plus ici vers le
rétablissement en santé mentale, en brisant une forme
d'autosuffisance de secteur via des outils originels et statiques." (QUARTIERS USAGERS OU LE PARADIGME DE LA ZONE DE MALADE / LE
DIAGNOSTIC SECTORIEL, SNG, 2020)
"Aujourd'hui,
un débat persiste avec quelques de mes médecins résiduels, qui
serait de savoir dans quelles mesures mon travail artistique très
présent et volumineux autour de la maladie n'entretient-il pas mes
troubles, comme une nourriture, une source d'inspiration dont je ne
peux me défaire. Au vu de mon hyperactivité physique et psychique
actuelle (si on ne la considère pas sous son angle pathologique), je
suis personnellement convaincue que sans ce support clinique
prétexte, je continuerai largement à produire dans bien d'autres
champs de réflexion et d'enquête plastique, processus de décalage,
par ailleurs, déjà amorcé. Je renouvelle mes chroniques." (ENGAGEMENT DES PATIENTS DANS LE SYSTÈME DE SOINS « On
provoque ce qu'on va raconter pour le vivre », SNG, 2020)
Articles à lire
- Programme d'ETP : « Approche globale et suivi personnalisé dans le cadre des troubles du comportement alimentaire (TCA). »
Mémoire Professionnel
Fragments sonores
Sérologie 2
Questionnaire AVDL
Etc.
Banque visuelle MSP (échantillon)